Paris Football Week : un festival 100 % Foot & Entertainment

En mai 2016, à quelques semaines de l’Euro, Paris s’offrait un événement inédit : Paris Football Week, un rassemblement pensé comme un “festival” du ballon rond. Pendant quatre jours, du 13 au 16 mai, le stade Charléty et ses abords furent transformés en une plateforme géante où cohabitaient Foot5, freestyle, e-sport, découvertes métiers, animations médias et rencontres professionnelles.
L’ambition était claire : proposer une vision du football plus large que le simple match, un univers où se croisent spectacle, divertissement, participation et opportunités pour les jeunes.


Un projet porté par United Players et soutenu par la Ville de Paris

Paris Football Week était organisé par Paris Football Week SAS, société créée pour l’occasion, et produit par United Players, une agence spécialisée dans l’événementiel sportif dirigée par Laurent Lipari et Frédéric Tharaud. La Ville de Paris faisait partie des partenaires majeurs, offrant à l’événement une implantation emblématique : le stade Charléty dans le 13e arrondissement.

Le budget annoncé dépassait les 500 000 euros, un montant significatif pour une première édition. Le modèle économique reposait sur trois piliers :

  • environ 40 % via le sponsoring,
  • 20 % grâce aux exposants,
  • 30 % par la billetterie.

L’événement tablait sur une fréquentation comprise entre 30 000 et 50 000 visiteurs, soutenue par un contexte favorable : l’approche de l’Euro 2016, organisé en France, créait un climat d’excitation autour du football dans tout le pays.


Charléty, un stade transformé en village du football

Si Paris Football Week a retenu Charléty, c’est pour sa modularité. Le site permettait de déployer près de 25 000 m² d’activités, réparties entre la pelouse, les tribunes, les zones intérieures et l’esplanade extérieure.
Cette configuration offrait un cadre idéal pour accueillir simultanément tournois, ateliers, concerts, zones gaming, talk-shows, villages de marques et espaces thématiques.

L’accès facilité par les transports (métro, RER B, tramway T3a) en faisait un lieu adapté pour un public familial et jeune.


Le Foot5, pilier sportif de l’événement

Au cœur de la semaine se trouvait le Foot5, discipline en plein essor à l’époque. Charléty accueillait pour l’occasion un véritable centre temporaire de Foot à 5, installé sur des terrains synthétiques modulaires.

Plusieurs compétitions rythmaient les journées :

  • La KIA CUP, tournoi phare et qualification pour un Masters regroupant les huit meilleures équipes françaises.
  • Un tournoi féminin, l’un des premiers formats Foot5 grand public réservés aux femmes.
  • La PPA Five Cup, tournoi inter-entreprises organisé avec une école de commerce parisienne.

Le public pouvait assister aux matches, mais aussi s’inscrire à certaines sessions, renforçant l’idée d’un événement participatif plutôt que purement spectaculaire.


Freestyle, street football et musique : le show Séan Garnier

L’autre grande attraction était le freestyle football, discipline spectaculaire mêlant technique, danse et culture urbaine. Paris Football Week bénéficiait de la présence de Séan Garnier, figure mondiale du freestyle.
Il animait démonstrations, ateliers et jugements lors des championnats de France de Freestyle & Street Football 2016, organisés sur place.

L’ambiance se voulait festive : sonorisation, DJ sets, happenings musicaux… L’organisation avait même lancé, avec JBL et la plateforme Soonvibes, un concours pour créer l’hymne officiel de l’événement à partir d’une vidéo freestyle de Garnier. Un clin d’œil à la fusion entre sport et musique qui caractérisait cette édition.


L’e-sport football prend de la place : la eFOOT CUP

L’e-sport était un autre pilier majeur de Paris Football Week. Alors que FIFA et PES connaissaient une progression spectaculaire dans les années 2010, l’événement proposait une eFOOT CUP, mêlant qualifications en ligne et finales en présentiel à Charléty.

Le public retrouvait ainsi une double expérience :

  • celle du football réel, via le Foot5 et le freestyle ;
  • celle du football digital, derrière les manettes.

Cette hybridation reflétait l’évolution de la culture foot : les plus jeunes naviguaient naturellement entre terrain et console, entre stade et streaming. Paris Football Week voulait rassembler ces mondes sous un même toit.


Un espace pour les fans : animations, médias et village des marques

La partie “fan-experience” occupait une grande portion du site. Les visiteurs pouvaient découvrir un village exposants consacré aux marques de sport, d’équipement, de boissons, mais aussi aux start-ups du secteur.

Plusieurs animations attiraient l’attention :

  • Casting journalistes avec RMC, où les participants pouvaient enregistrer une séquence pour tenter de décrocher un rôle médiatique.
  • Talk-shows et chroniques accueillant notamment des personnalités comme Pierre Ménès.
  • Espace arbitrage, créé avec des associations professionnelles, proposant quiz, rencontres avec arbitres et informations sur les parcours de formation.
  • Espace football féminin, à un moment où la discipline commençait à gagner en visibilité publique.
  • Corner “Métiers du foot”, où des organismes comme Sport Carrière présentaient les professions liées au football, au marketing sportif ou aux événements.

L’objectif était de montrer que le football ne se limite pas au terrain, mais constitue un écosystème complet ouvrant sur de nombreux métiers et passions.


Des opportunités pour les jeunes : détections et tournoi U13

Paris Football Week intégrait aussi un volet éducatif, centré sur le développement des jeunes talents.

Détections universitaires pour les États-Unis

En partenariat avec Elite Athletes Agency, l’événement organisait des journées de détection destinées aux jeunes de 17 à 23 ans, titulaires du baccalauréat et désireux d’obtenir une bourse sportive dans une université américaine.
Cette passerelle entre football français et système NCAA représentait une opportunité rare pour les joueurs issus de clubs amateurs.

Tournoi U13 avec le PUC

Un tournoi U13, organisé avec le Paris Université Club (PUC), mettait en avant les équipes de jeunes, valorisant la formation parisienne et francilienne.
Dans un événement très tourné vers le divertissement, cette dimension rappelait l’importance du football de base dans la construction de la culture foot.


Football2024 : la journée professionnelle

La journée du vendredi accueillait un programme baptisé “Football2024”, pensé pour les décideurs, entreprises, institutions sportives et acteurs du sponsoring.
Des tables rondes réunissaient des spécialistes autour de thèmes tels que l’innovation, le marketing sportif, les équipements ou l’évolution des pratiques.

Des organisations comme FIFAS, Sponsoring.fr, Sport & Citoyenneté ou l’école PPA participaient à cette journée professionnelle.

Cet angle était cohérent avec le contexte parisien : en 2016, la capitale préparait sa candidature pour les Jeux Olympiques 2024, et l’événement s’inscrivait dans une dynamique plus large visant à renforcer l’image sportive de la ville.


Une approche éco-responsable

L’événement revendiquait une démarche “éco-responsable”, inspirée du film documentaire DEMAIN.
Sans transformer l’événement en vitrine écologique, l’organisation mettait en avant des initiatives : gestion des déchets, encouragement aux mobilités douces, utilisation raisonnée des matériaux, sensibilisation du public aux comportements durables.

C’était une manière de proposer un événement sportif moderne, aligné avec les préoccupations environnementales émergentes.


Organisation pratique : tarifs et accès

Paris Football Week fonctionnait avec des horaires larges, de 10 h à 20 h.
Les tarifs d’entrée étaient relativement accessibles, tournant autour de 6,50 € à 15 € selon l’âge ou le type de pass.

Le site était facilement accessible par plusieurs modes de transport :

  • Métro ligne 7, station Porte d’Italie ;
  • RER B, arrêt Cité Universitaire ;
  • Tramway T3a, arrêt Stade Charléty.

Le public visé était très large : familles, jeunes joueurs, passionnés de freestyle ou de gaming, amateurs de talk-shows sportifs, groupes d’amis, visiteurs curieux ou simples fans venus profiter de l’ambiance pré-Euro.


Après 2016 : un concept prometteur qui n’a pas connu de suite

Malgré un positionnement original et un accueil positif, aucune édition ultérieure n’a été organisée.
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer :

  • les coûts élevés d’une telle infrastructure ;
  • une concurrence accrue d’événements footballistiques ou e-sportifs ;
  • un contexte unique en 2016, difficile à reproduire hors Euro.

Le domaine historique, parisfootballweek.com, a ensuite été réutilisé pour un tout autre sujet, devenant un site d’information sur les paris sportifs — sans lien avec l’événement.


Conclusion

Paris Football Week reste aujourd’hui un événement singulier, presque expérimental, dans l’histoire récente du football parisien.
En réunissant Foot5, freestyle, gaming, musique, recrutement, formation et networking, il proposait une vision élargie du football, tournée vers la culture, les jeunes et la participation.

Éphémère mais ambitieux, il incarnait une tendance aujourd’hui pleinement installée : le football comme univers lifestyle, transgénérationnel, traversé par le digital, l’événementiel et la pop culture.

Fait étonnant : le nom de domaine officiel de l’événement, parisfootballweek.com, n’est aujourd’hui plus lié à ce festival. Il a été réutilisé et transformé en un site consacré aux paris sportifs hors ARJEL, sans aucun rapport avec l’édition 2016.